Pour le premier trajet avec votre chaton
en voiture ou en train :
- Je recommande une caisse de transport adaptée à la taille adulte du chaton et pour que je puisse y mettre le coussin de la chatterie avec son odeur.
Dimensions optimales :
Longueur : 55cm
Largeur : 40cm
Hauteur : 35 cm
- Du sopalin, des lingettes nettoyantes et des serviettes éponges en cas de « petit accident » (pipi, caca, vomi 😉).
- Une bouteille d’eau
- Des croquettes (le trajet peut s’avérer plus long que prévu).
- Une gamelle pour l’eau
- Une gamelle pour les croquettes
- S’il s’agit d’un trajet en voiture assez long, ou pour parer à toutes éventualités : Un petit bac rempli de litière pour proposer au chaton de faire ses besoins lors des pauses (dans la voiture, en veillant à ce que toutes les portes et fenêtres soient bien fermées).
=> Eviter absolument les sorties en laisse et harnais sur les aires d’autoroute ! Risque élevé de panique et de fuite du chat !
- En voiture, l’idéal si vous êtes à deux ou plus : l’un conduit, l’autre est à l’arrière à côté de la caisse de transport du chaton, pour le rassurer.
=> Si vous êtes seul, installer la caisse du chat sur le siège passager avant, fixée avec la ceinture de sécurité, ouverture de la caisse tournée vers vous, afin d’avoir le chat à côté de vous et pouvoir le surveiller et le rassurer.
- Eviter les courants d’air sur le chaton, ne pas rouler les fenêtres ouvertes en grand, pas de climatisation dirigée sur lui.
- Recouvrir éventuellement une partie de la caisse de transport avec un tissus léger et respirant afin de réduire le champ de vision de l’animal pendant le trajet (notamment dans les transports en commun) et réduire ainsi son stress.
* * * * *
Préparer son arrivée et vivre en harmonie avec Chachou
Je vous recommande les livres
des comportementalistes :
et
Chachou va bien si :
– Il est en bonne santé physiologique, son organisme fonctionne normalement.
– Il peut exprimer toute la gamme des comportements propres à son espèce.
Or l’expression des besoins naturels de l’animal et de ses comportements fondamentaux peut entrer en conflit avec les attentes des humains et les limites de l’environnement. Ce décalage va générer un stress chez le chat.
Qu’est-ce que le stress ?
La cause du stress peut être un événement hors du commun (négatif ou positif), mais le plus souvent il est la répétition d’une agression plus ou moins banale au départ.
Soumis à cette sollicitation, l’organisme dans un premier temps se mobilise (réaction d’alerte), et si la sollicitation perdure, s’adapte (stade de résistance). Sur la durée, le pouvoir d’adaptation est limité et le stade d’épuisement peut être atteint. Le danger réside dans l’installation d’un état chronique qui ne permet plus l’adaptation de l’organisme et génère un affaiblissement durable voire irréversible. L’organisme diminué par le stress peut alors devenir de plus en plus vulnérable aux problèmes de santé (pathologies diverses, maladies chroniques, allergies…).
Quatre grandes catégories d’événements source de stress passager ou durable :
• La nouveauté, comme un déménagement ou l’arrivée d’un bébé.
• L’incertitude, comme des accès à l’extérieur sporadiques, non ritualisés.
• Le conflit, comme la cohabitation forcée avec un congénère non apprécié ou un non-respect de la distance personnelle.
• La frustration, comme la restriction alimentaire ou spatiale.
Les principales manifestations de stress chez le chat :
– Ronronnement : soit l’expression d’un ressenti positif dans une situation agréable, soit à l’inverse une stratégie sensori-émotionnelle de recherche d’apaisement dans une situation stressante.
– Excitation, distractibilité, impatience
– Réactivité, hypervigilance
– Halètement
– Bâillements répétés (hors séquence de repos ou sortie de repos)
– Etirements (hors séquence de sortie de repos), ou bien l’animal se secoue, s’ébroue…
– Tremblements
– Toilettage appuyé ou intensif (hors séquence de toilettage)
– Grattage, léchages, mordillages subits ou répétés aux mêmes endroits, dépilation (hors cause de parasites externes ou internes).
– Pseudo-tétée, auto-tétée, pétrissage avec les pattes antérieures (dans certains contextes).
– Course après sa propre queue.
– Retrait d’intérêt, posture détournée, sommeil excessif.
– Transpiration des coussinets.
– Vocalises (miaulements longs ou gueule fermée par ex).
– Soudaine perte de poils et/ou pellicules.
– Augmentation de la soif.
– Libération soudaine d’une odeur forte.
– Dilatation des pupilles / clignement des yeux important.
– Oreilles mobiles, oreilles en arrière, voire en casquette.
– Augmentation de la fréquence des pipis et cacas.
– Petits frissons en vaguelettes qui parcourent le pelage (Rolling Skin Syndrome).
– Augmentation des marquages : dépôt d’urine, griffades, frottements.
Beaucoup de ces signes ne sont pas repérés, et de ce fait ne sont pas pris en compte, soit ils sont mal compris et entraînent des réponses inappropriées, voire des réactions négatives, réprimandes ou punitions (qui ne règlent rien et ne font que faire croître la pression sur l’animal et son anxiété). Le risque est alors de rentrer dans un cercle vicieux qui augmentera le mal-être du chat, ses manifestations, et par conséquent celui de son humain.
En comprenant que ces signaux sont des SOS, vous pourrez voir et vivre les choses autrement.
En évitant les malentendus de communication, vous permettrez à votre chat d’évoluer dans un milieu et dans des relations sécurisantes pour lui, à la plus grande satisfaction des deux espèces en présence.
Les comportements gênants ne sont pas destinés à vous enquiquiner. Comprenez bien que votre chat fait ce qu’il peut, et que dans le contexte donné de ses conditions de vie il est « à son maximum » (même si pour vous ce maximum est loin d’être suffisant).
Ces comportements gênants sont les adaptations qu’il est amené à faire pour pouvoir (sur)vivre dans un environnement matériel et relationnel qui ne correspond pas vraiment à ses besoins et à l’expression de ses comportements fondamentaux, en tant que chat et en tant qu’individu (car tous les chats sont différents par leur tempérament, leur capacité d’adaptation, leur sensibilité, leur jauge émotionnelle).
C’est en comprenant ce qui ne va pas pour ce chat, en s’adaptant à ses capacités à lui et en modifiant les facteurs gênants dans son quotidien et son environnement qu’on pourra l’amener à être plus à l’aise et à mieux s’adapter. Et par conséquent à être lui-même moins « gênant ».
« Quoi ! Comment ! C’est le chat qui est la source des problèmes et des bêtises,
et c’est nous, les humains, qui devons nous adapter à lui ? Voilà qui est un peu fort ! »
La réponse éthique : En effet, ce sont nous, les humains, qui décidons de convier un individu d’une toute autre espèce, avec des besoins très différents des nôtres, à vivre avec nous, selon nos attentes, dans un mode de vie très éloigné du « programme de base » de felis silvestris catus (c’est le nom scientifique de l’espèce du chat domestique).
Le chat réalise au quotidien de formidables adaptations pour vivre cette vie semi-humaine que nous lui proposons, mais à quel prix ! Il nous incombe à nous aussi de faire un pas vers la compréhension et le bien-être de ce chat domestique qui, depuis dix mille ans, produit beaucoup d’efforts invisibles et tenus pour acquis, pour nous apporter cette « compagnie » qui semble indispensable à la nature humaine.
La réponse pragmatique : Si l’objectif est que l’humain soit moins gêné au quotidien par son chat, cela passe de manière incontournable par l’examen de ce qui convient ou pas à cet animal, qui ne choisit souvent pas grand-chose à ses conditions de vie. Là encore, il n’y a que l’humain qui ait la main sur la situation, c’est lui qui peut agir pour changer les choses, de manière bien plus productive ou pragmatique qu’en luttant avec son félin. Donc au boulot !
S’intéresser aux besoins de son chat et à la meilleure manière de les satisfaire, c’est aussi se simplifier la vie pour soi-même.
Précision importante :
A l’origine de tout problème ou de changement de comportement chez l’animal peut exister en premier lieu une cause médicale.
Le premier réflexe doit toujours être la consultation vétérinaire, pour détecter un éventuel problème de santé chez votre petit compagnon.
Ses besoins matériels et comportementaux :
Avant toute chose, il faut savoir qu’en tant qu’animal territorial éminemment olfactif, le chat a besoin pour se sentir à l’aise de bien sentir sa propre odeur. Il a besoin de baliser son territoire de marques olfactives (et griffades) pour s’y sentir bien. Il dépose des substances odorantes sécrétées par des glandes sudoripares et sébacées présentes par exemple aux commissures de la gueule, sous les pattes, sur les flancs, sous la queue, sur le front… Il ira ensuite régulièrement les sentir et les recouvrir de ses nouvelles odeurs. C’est ce que fait le chat quand il se frotte aux meubles, aux objets et aux humains. Il balise le territoire, y dépose sa signature olfactive familière et apaisante, pour en faire un environnement sécurisant. Ces marques sont aussi destinées aux congénères pour leur signifier qu’il occupe le lieu.
♦ Le bac à litière idéal (du point de vue du chat)
– Un bac découvert et spacieux. Un chat a moins besoin d’intimité que de pouvoir surveiller les alentours car en milieu naturel quand il fait ses besoins il est potentiellement vulnérable aux prédateurs. Avoir une vue dégagée et la possibilité de fuir facilement est donc un atout. De plus, il aime se tourner, se retourner, gratter, recouvrir… Il lui faut de la place en largeur et en hauteur, donc un bac « à ciel ouvert ».
Concernant les dimensions, le bac doit faire au moins la longueur du chat, queue comprise.
Au niveau du nombre de litières, une règle simple : un bac par chat + 1. Ainsi pour un chat, il faut 2 bacs, placés à deux endroits différents. Car marquer à un seul endroit n’est pas naturel pour le chat.
– Un lieu calme et stratégique. On préférera un endroit où il ne sera pas dérangé : pas de bac dans un passage, près d’une machine qui fait du bruit, ou à côté du panier du chien… Lors de ses éliminations, le chat y dépose des substances olfactives. Il signale ainsi aux autres cohabitants qu’il vit ici, et pour lui-même il crée un environnement olfactif rassurant et familier. C’est donc avec un bac découvert que ces informations seront le plus susceptibles de parvenir à tous. Mais en tant que « centre de féli-communication », le bac à litière ne doit pas être placé au fond des toilettes au fond du couloir avec une porte tout juste entrebâillée. L’endroit doit être assez stratégique pour que « l’information » passe auprès de tous, donc plutôt une pièce de vie qu’un cagibi…
Éloigner le bac des autres aires d’activités félines : gamelles, lieux de repos. Ce dispatching des aires est très important : en milieu naturel, elles sont écartées les unes des autres de manière très définie, une fois encore pour minimiser les risques de prédation. A la maison on préconise au moins 2 mètres entre chacune d’elles, et bien plus si possible (idéalement des pièces différentes).
– Pas de désodorisant, pas de litière parfumée, pas de détergent, pas d’eau de javel ! Le chat doit pouvoir percevoir sans l’ombre d’un doute sa signature odorante. Son odorat est bien plus développé que le nôtre : on comptabilise environ 200 millions de terminaux olfactifs dans sa cavité nasale, ce qui lui permet de sentir 50 à 70 fois mieux que nous.
Polluer le bac à litière d’odeurs fortes et synthétiques conduit au mieux à indisposer le chat, au pire à l’éloigner de sa litière ou à le stresser de manière plus globale. Tout ceci est bien sûr intensifié dans un bac fermé qui sera vite saturé par ces parfums gênants pour le chat.
– La bonne litière : Outre les litières parfumées infectes pour Chachou, éviter les litières en silice car elles dégagent trop de poussière néfaste pour le système respiratoire du chat (et de l’humain). Éviter également les litières minérales ou végétales qui en se désagrégeant laissent une sorte de sciure qui collent aux pattes.Les litières à base d’argile, de calcaire, de bentonite ou de sépiolite sont recommandées, ainsi que les litières agglomérantes.
À la Nuit des Temps, j’utilise la Catsan toute simple, sans parfum, validée par toute la tribu.
Nettoyage du bac : un bac trop propre perturbe le chat ! Si les informations olfactives de Chachou sont tout de suite effacées par un nettoyage complet, il va devoir diffuser ses odeurs à d’autres endroits où elles persistent mieux (tapis, canapé, couvertures…). Il est donc tout à fait contre-productif de se précipiter pour faire disparaître la moindre crotte ou galette d’urine dès qu’elle est déposée dans la litière, car c’est aussi grâce à leur présence que votre chat se sent bien chez lui. Enlever les déjections une fois par jour est amplement suffisant quand il n’y a pas de problèmes d’élimination hors bac, et trop fréquent quand il y en a. Laisser perdurer les déjections dans le bac 2 ou 3 jours n’est pas un problème pour le chat, au contraire. Pour ce faire il est conseillé d’avoir plusieurs litières, ce qui est de toute façon conseillé pour que le chat puisse baliser l’ensemble du territoire. On rajoutera régulièrement l’équivalent de la litière souillée et enlevée. On préconise une hauteur de litière d’au moins 12 cm environ, pour permettre au chat de gratter à son aise. On évitera les sacs en plastique au fond du bac.
Changer l’intégralité de la litière quand elle devient saturée d’urine ou trop odorante.
Nettoyer à l’éponge et à l’eau très chaude, en évitant les détergents, désodorisants, désinfectant et eau de javel.
Plus le chat sera à l’aise avec son bac, moins grands seront les risques de marquage urinaires ou de défécation hors litière.
♦ Une alimentation à volonté, en libre-service, disponible 24h/24 : obligatoire !
(A volonté = toujours disponible, et non sur demande).
Tout comme le chat sauvage qui chasse régulièrement de petites proies dans la nature, le chat domestique a besoin de s’alimenter en de nombreuses petites prises journalières, entre 10 et 20 environ selon les individus.
Souvent les maîtres craignent la prise de poids du chat et le mettent au régime anticipé de 2 repas pesés par jour. C’est proche de la maltraitance. Si l’on veut faire un parallèle avec le rythme alimentaire de l’humain, c’est comme si nous étions tributaires de quelqu’un qui nous donnerait à manger un gros repas, disons le lundi matin et le jeudi soir !
Que se passe-t-il pour le chat rationné, en termes de contrôle de poids ?
Souvent l’inverse de ce que l’on espère ! Le chat est en frustration alimentaire quasi permanente, facteur de stress important qui peut conduire le chat à tenter de retrouver son équilibre émotionnel par un comportement évacuateur de stress pour lui et, par conséquent, générateur de stress pour vous. Pour certains chats perpétuellement affamés, la nourriture deviendra une obsession. Ils se jetteront sur la gamelle dès qu’elle sera posée, ce qui renforcera leur réputation de « gloutons » qu’on doit rationner pour ne pas qu’ils grossissent. Le cercle vicieux est amorcé.
Le chat rationné va-t-il maigrir ? Rien de moins certain ! Le chat en frustration alimentaire se rue sur les croquettes dès qu’elles arrivent, mange tellement vite qu’il peut très mal assimiler ce qu’il ingère. Il mâche à peine, vomit parfois, et au final son métabolisme sous pression qui anticipe les périodes de famine va stocker au lieu d’éliminer.
Que faire ? Dédramatiser !
Un surpoids important n’est évidemment pas à prendre à la légère et doit être surveillé médicalement, en particulier parce qu’une prise de poids peut toujours être le signe d’un problème de santé.
Mais si votre chat conserve la ligne au prix d’une frustration permanente, l’inconfort et le stress engendrés peuvent aussi à la longue perturber sa santé.
Il faut faire preuve de réalisme : peut-on vraiment exiger une silhouette d’athlète d’un chat d’appartement, qui reste seul 10 heures par jour, avec lequel les humains n’ont pas vraiment le temps ni l’énergie de jouer ou de construire un parcours (cat walk) sur lequel déambuler, grimper et bouger un peu ? Sans sacrifier la santé de l’animal, il faut peut-être adapter un peu les courbes à la dépense énergétique et au mode de vie de l’individu.
Ce n’est donc pas seulement le chat qui est en cause, mais aussi l’existence qu’on lui propose.
La qualité de l’alimentation entre évidemment aussi en ligne de compte.
Les gamelles intelligentes : Pipolino, balles à croquettes, gamelles à fond spécial, Stimulo…
– Elles servent à ralentir la prise alimentaire et à favoriser la sensation de satiété qui apparait au bout de 15 min, quelle que soit la quantité de nourriture ingérée.
– Elles favorisent également une meilleure digestion et assimilation des nutriments.
– Elles créent une stimulation et une occupation.
– Elles reproduisent une pseudo-prédation : introduire la patte dans un petit tunnel, essayer de sortir les croquettes d’un trou, attraper le tout avec les griffes, les amener à sa gueule, etc.
Ces gamelles ne conviennent qu’aux chats adultes et en bonne santé. Elles ne sont pas indiquées pour les chats qui mangent trop peu, les chattes gestantes, les chatons, les chats âgés, les chats malades.
Où placer la ou les gamelles de nourriture ?
– Endroits calmes, sans passages, présentant une bonne visibilité pour le chat. Il a besoin de pouvoir surveiller son environnement lorsqu’il mange, car, comme quand il fait ses besoins, il est en position de vulnérabilité.
– Endroits en hauteur appréciés.
– Gamelles à éloigner du lieu de repos du chat et de sa litière d’au moins 2 mètres (l’idéal est dans une autre pièce).
♦ L’eau
– Privilégier des récipients en verre ou en porcelaine, pour éviter qu’ils ne conservent des odeurs désagréables pour le chat (comme c’est souvent le cas des récipients en plastique ou en métal).
– Utiliser un détergent à faible odeur pour le nettoyage des récipients, et rincer abondamment. Au quotidien, un simple rinçage à l’eau très chaude suffit.
– L’eau doit toujours être fraîche, changée au moins une fois par jour minimum. Éviter les distributeurs d’eau stagnante.
– Proposer plusieurs points d’eau (au moins 3), à différents endroits tranquilles et dégagés, dont certains en hauteur (rebord de lavabo ou d’évier, plan de travail de la cuisine…). Éloigner l’eau de la gamelle de nourriture et de la litière.
♦ Le sommeil : le respect absolu
Règle non négociable : on ne dérange pas un chat qui dort ou qui se repose.
Parce que tout comme l’alimentation et l’élimination, le sommeil est fondamental.
Le chat doit pouvoir bénéficier d’un repos parfaitement réparateur pour être en bonne santé physique et mentale.
Si vous le réveillez, vous contribuez à faire de son environnement un milieu imprévisible dans lequel il lui sera difficile de se relâcher et de se détendre réellement. Cela peut induire une vigilance quasi permanente qui pèsera sur sa santé car il n’accèdera pas à la phase vraiment réparatrice du sommeil. Cela vaut aussi quand le chat est tranquille et se repose les yeux ouverts.
Où dormir ?
Lui aménager des lieux de repos confortables et sanctuarisés. Lorsqu’il y sera installé, il saura qu’il pourra y être tranquille en toute circonstance et s’y laisser vraiment aller car personne ne l’y dérangera jamais. Passer le mot à tous les humains résidents ou en visite, grands et petits.
Éloigner les coins repos des gamelles et de la litière d’au moins 2 mètres.
Certains chats préféreront des couchages durs, d’autre moelleux. Proposez différents supports (polaire, coussins, couverture, panier, serviette, polaire, vieux vêtements, hamac de radiateur.
C’est aussi en y déposant ses odeurs que le chat rend ses lieux de repos familiers et rassurants. Nul besoin de les laver trop souvent. Lors du lavage en machine, privilégier une lessive au parfum le plus léger possible et laisser aérer dehors avant de replacer dans l’environnement. Tout parfum ou désodorisant sur les lieux de repos est parfaitement déconseillé.
Trois types de lieux de repos :
– L’un au sol, fermé par 3 côtés (niche, panier, carton…)
– L’autre en hauteur avec une bonne visibilité (arbre à chat, couchage sur des éléments de cuisine, étagères, placard ouvert…), en particulier s’il y a plusieurs chats dans le logement.
– Avec vous, sur ou dans votre lit 😊
♦ Se cacher, s’élever, grimper, observer : les indispensables
Dans une cohabitation chat-humain, prévoir des possibilités de retrait est indispensable. Les adultes, les enfants, les autres animaux de la maison, mais aussi le bruit et la lumière peuvent à un moment précis ou de manière générale être ressentis comme une menace ou une nuisance par le chat. Les tensions accumulées au quotidien dans un environnement ressenti comme dérangeant peuvent être lourdes de conséquences en termes de santé et de comportement. Les cachettes et la hauteur seront les voies de sortie du chat quand il aura besoin de se rassurer et de se rééquilibrer.
Exemples de cachettes : niches, maisonnettes, tunnels, cartons, armoire, dessous de meubles…
Il est impératif de respecter le chat qui se cache et de ne pas aller le solliciter, le toucher ou le débusquer. C’est aussi parce qu’il sait qu’il a un lieu sanctuaire dans lequel se retirer autant qu’il en a besoin que le chat peut se sentir sécurisé dans un environnement. Il sortira quand il s’en sentira capable.
Cette consigne s’applique particulièrement lors d’une adoption, d’un changement de lieu, d’un déménagement ou de visites de tiers. Dans ces situations stressantes pour l’animal, on le laissera se cacher aussi longtemps qu’il le souhaite et sortir de lui-même quand il sera assez en confiance pour s’y risquer. Empêcher le chat de se cacher pour forcer l’exploration du nouveau lieu ou la familiarisation aux humains c’est une grande violence totalement contre-productive.
Les hauteurs
En milieu naturel, le chat est une espèce arboricole. Il est programmé pour grimper, observer d’en haut pour chasser ses proies ou se mettre à l’abri des prédateurs. C’est donc un besoin fondamental pour le chat que d’avoir accès à la hauteur. Laissez les chats monter sur les meubles ! Et sécurisez les éventuels bibelots avec de la Pata&fix ou du scotch double face…
Exemples de hauteurs en intérieur : arbre à chat, cat walk (parcours d’étagères, de perchoirs et de chemins en hauteur), dessus de meubles, frigo, éléments de cuisine, armoires, bibliothèques…
♦ Griffer, marquer
C’est un comportement incompressible ! En se frottant aux meubles et en les griffant, grâce aux glandes sébacées et sudoripares, il marque de son odeur et balise son territoire pour se l’approprier, s’y sentir à l’aise et informer qui de droit qu’il est passé par là. C’est aussi le rôle du marquage urinaire. Ces marquages sont un moyen de diffuser sa signature olfactive dont il a besoin pour être bien.
De plus, les griffades ont un effet anxiolytique qui lui permet de libérer les tensions par un stretching musculaire bienfaisant.
Le chat a besoin de griffer comme de manger ou dormir, vous ne pouvez pas réprimer ce comportement, et encore moins le punir !
Comment faire pour préserver vos meubles ? Appliquer une règle fondamentale des relations chat-humain : « Proposer et rediriger plutôt que punir et empêcher ». L’idée est de lui proposer des postes de griffades aussi attractifs que ceux qu’il choisit spontanément dans la maison.
L’idéal : 3 griffoirs au minimum pour un chat, à des endroits différents. Si vous avez un bel ardre à chat, un seul autre griffoir peut suffire. Si plusieurs chats vivent dans la maison, comptez 3 griffoir pour le premier chat et ajoutez un griffoir par chat supplémentaire (ainsi, pour deux chats il faudra 4 griffoirs; pour trois chats 5 griffoirs, etc.).
Pour conserver leur attrait, frottez rgulièrement les griffoirs avec de “l’herbe à chat” (valériane ou cataire).
Griffoirs verticaux : ils doivent être suffisamment hauts (au moins 1 mètre) pour permettre au chat de s’étendre totalement. Ça peut être un poteau ou une tour à griffer, assez large (diamètre de 10 cm au minimum), entouré de sisal, solidement fixé à un socle lourd. Si c’est un arbre à chat, on évite les modèles dont les différents lieux de repos et maisonnettes entravent l’accès aux poteaux en sisal.
Griffoirs d’angle : fixés au coin d’un meuble ou à la jonction de deux murs.
Griffoirs horizontaux : peuvent se placer partout. Les paillassons à poils durs sont également souvent appréciés.
Griffoirs en carton : économiques mais à remplacer très régulièrement.
La localisation : dans les lieux fréquentés (pas au fond d’un couloir ou dans un coin), lieux de passage, pièce à vivre, car les griffades servent à communiquer. Mais aussi près des lieux de repos car le chat griffe souvent en sortant du sommeil. Faites des essais de localisation et observez les réactions du chat.
Si le chat griffe le canapé ou un fauteuil, on proposera un poste de griffades juste à côté. C’est le chat qui montrera ses préférences quant aux matières qui lui conviennent : corde, sisal, carton, moquette, bois, tissu…
On repérera aussi ses préférences en matière de supports verticaux ou horizontaux.
Pour les griffades verticales, les griffoirs doivent être suffisamment hauts pour permettre au chat de se déployer entièrement. Idées : enrouler un pied de table avec de la corde de sisal ou clouer un griffoir au mur.
Pour aider le chat à oublier le canapé et à se rediriger vers le griffoir proposé, vous pouvez utiliser des bandes de
Scotch double face transparent (le « Stop Griff », disponible dans certaines animaleries ou sur Internet). Recouvrez-en le spot de griffades visé par votre chat : quand il déposera ses pattes sur la surface collante, la sensation désagréable le dissuadera de griffer à cet endroit.
Mais attention ! N’utilisez ce dispositif que si vous proposez à votre chat un autre poste de griffades, proche et attractif sur lequel il pourra se tourner.
Pour compléter cette démarche, peut-être pouvez-vous aussi réfléchir à faire encore un peu de chemin vers votre chat. Souvenez-vous, c’est vous qui l’avez invité à vivre avec vous, il ne choisit pas forcément grand-chose de sa vie avec les humains. Alors si possible, lâchez un peu de lest, et voyez si vous ne pouvez pas en accepter un peu plus de votre côté. Est-ce si grave que cela, un fauteuil ou un pied de table un peu abîmé ? Est-ce que la valeur de ce que vous apporte la vie avec ce petit être d’une autre espèce, qui s’adapte déjà beaucoup, ne justifie pas quelques compromis supplémentaires, Pensez-y …
♦ Être stimulé : le jeu, l’exploration
Si votre chat a un accès à l’extérieur, ses excursions dehors rempliront dans une grande mesure ses besoins de stimulations en tous genres. Il pourra y humer des odeurs passionnantes, ressentir le vent frais dans ses moustaches, la pluie sur son pelage, se chauffer au soleil, chasser insectes, oiseaux, petits rongeurs, interagir avec des congénères. Ce chat-là, même si l’existence quand il rentre chez lui est imparfaite ou peu palpitante, aura toujours la possibilité de se rééquilibrer en allant vivre des bouts de vraie vie de chat de l’autre côté de la chatière.
Le jeu au quotidien, seul ou avec vous, est une activité qui permet au chat d’évacuer les tensions, une occupation pour rompre la monotonie, un exercice physique nécessaire à son équilibre physiologique. Tout ce qui ressemblera à la chasse sera aussi particulièrement intéressant pour ce petit félin qui, en milieu naturel, y consacrerait beaucoup de temps.
Comment jouer :
– On joue avec un chat qui est disponible, c’est-à-dire non occupé à manger, dormir, se reposer, se toiletter.
– On ne joue jamais directement avec les mains, mais toujours avec un objet entre vous et lui : canne à pêche, plumeau, bouchon au bout d’une ficelle, balle, souris en peluche, boulette de papier, etc. Varier les formes, les textures, les odeurs (valériane, catnip, cataire, menthe à chat, herbe à chat).
Le chat se lasse souvent vite des jouets laissés à disposition, une rotation régulière permettra de maintenir leur attractivité.
– On prévoit plusieurs fois par jour si possible des séances de 5 à 15 minutes de jeu. On laisse Chachou attraper le jouet de temps en temps et le lui laisse à disposition à la fin, pour qu’il puisse exercer la préhension qui accompagne une séquence de chasse réussie (les lasers sont donc très frustrants pour les chats !).
♦ Accéder à l’extérieur
Quand le chat intègre un nouveau lieu avec accès à l’extérieur, il est dans un premier temps nécessaire de le garder suffisamment longtemps à l’intérieur (un mois environ) pour qu’il se constitue des repères dans son nouvel environnement et le considère comme son refuge et son nouveau « chez-lui ». Habituez-le progressivement (sur plusieurs jours, voire semaines) à sortir avec vous, en liberté surveillé ou en harnais/laisse. Attendez qu’il se repère tout à fait bien dehors avant de la laisser sortir librement. Et dans tous les cas, rentrez-le la nuit, car c’est souvent le moment des mauvaises rencontres (voitures, animaux sauvages, congénères belliqueux…).
Pour les chats qui sortent, il est nécessaire qu’ils puissent le faire de manière régulière et constante. S’il n’y a pas de chatière, instaurez des rituels de sorties qu’il faudra respecter. Ouvrir la porte le matin et faire rentrer Chachou le soir, ou encore 1h de sortie le matin et 3h le soir, par exemple.
Pour lui apprendre à revenir quand vous l’appelez, réservez une friandise particulièrement irrésistible ou sa pâtée préférée uniquement et systématiquement au moment où vous l’appelez et qu’il rentre à la maison, il apprendra très vite !
Le libre accès à l’extérieur en journée : le must !
Une fois que le chat a pris l’habitude de sortir, le plus pratique pour vous et confortable pour lui est d’installer une chatière. Les modèles électroniques qui ne s’ouvrent que pour la puce électronique de votre chat protègent votre foyer d’autres intrusions félines, peuvent se programmer pour des horaires précis et, pour les modèles « connectés », vous envoyer sur votre téléphone portable les entrées et sorties de votre chat en temps réel et être programmable à distance.
Chatière SureFlap Connect : https://www.zooplus.fr/shop/chats/chatieres_filets_protection_chat/chatiere_electronique_chat/sureflap/703543
Cohabiter avec un autre chat ou un chien : intégrer le nouvel arrivant
Quand un chat arrive dans un foyer où se trouvent déjà un autre animal, l’adaptation doit se faire de manière très progressive. Surtout pas de confrontation directe en tenant les deux animaux truffe à truffe pour qu’ils se « disent bonjour » ! Installez le nouvel arrivant dans une partie du logement que vous lui réservez, isolé des autres animaux de la maisonnée, et attendez qu’il prenne ses marques et gagne en confiance. Respectez son rythme d’adaptation, sans vouloir précipiter les choses, ce serait contre-productif. Ensuite, intervertissez les territoires afin que les animaux sentent leurs odeurs respectives avant de se voir. Puis ouvrez progressivement la porte entre les deux clans, sous surveillance, en ménageant des postes de retrait en hauteur (arbre à chat par exemple), et des issues de secours (porte ouverte vers une autre pièce). Les friandises et le jeu peuvent à ce moment-là faire une diversion positive bienvenue.
Repenser la relation avec votre chat
Souvent nous ne voyons que ce que le chat n’arrive pas à faire et que nous voudrions qu’il fasse. On se focalise sur ce qui ne va pas, nos exigences sont souvent très fortes sur nos petits compagnons félins.
Mais réalisez-vous que pour vivre à nos côtés, ce félin, à la base solitaire, nocturne et arboricole, réalise déjà une formidable adaptation, tenue pour acquise et qui passe souvent totalement inaperçue ?
Comment pensez-vous que ce petit arboricole, qui passerait beaucoup de temps perché dans les arbres en milieu naturel, qui serait à l’écoute de toutes les riches stimulations que peut lui apporter un environnement extérieur (sons, odeurs, textures…), fait pour glisser dans une vie captive sur nos douillets canapés ? Eh bien il s’adapte ; Il « prend sur lui ». Et cette adaptation peut avoir un coût physiologique et/ou psychique.
Les « violences invisibles » que nous infligeons sans le savoir à nos félins
Des conditions de vie inappropriées :
- Alimentation rationnée
- Bac à litière inadéquat
- Cohabitation imposée
- Rythme imposé : jour/nuit ; présence/absence
- Répression des comportements naturels : griffades, marquage, prédation…
- Mention spéciale pour le collier et la clochette : à bannir absolument, l’un et l’autre ! Le chat est un être extrêmement sensible, a l’ouïe sur développée, qui capte des sons de hautes fréquence jusqu’à 50 000 Hz. A titre de comparaison, l’humain est limité à 20 000 Hz. Supporter un collier, souvent trop serré, autour du cou et entendre tinter un grelot au moindre mouvement est une véritable torture pour lui.
Les signaux de mise à distance : quand le chat vous dit qu’il n’est pas disponible :
- ses oreilles basculent légèrement en arrière
- il arrête de ronronner
- il bat de la queue
- le diamètre de ses pupilles augmente ou diminue
- il commence à se lécher, à se gratter, ou il bâille
- il se soustrait à la caresse, se recule, détourne la tête
- il se passe rapidement la langue sur la truffe (signe de tension)
- il semble frissonner, son poil tressaille (signe de tension)
- il lèche la main (ce n’est pas un « bisou » mais une demande de cesser)
- il repousse avec sa patte.
Les réprimandes et les punition ne marche jamais. Elles produisent toujours l’effet inverse de celui escompté, car elles stressent encore davantage le chat qui va alors accentuer le comportement que vous souhaitez réprimer.
C’est l’inconfort et le stress qui poussent le chat à adopter des comportements gênants.
Mémo des bonnes relations chat-humain :
- Respecter son repos et son sommeil
- Toujours s’assurer de son consentement avant de le toucher, de le saisir ou de le porter
- Respecter ses signaux de mise à distance
- Ne jamais punir, ne jamais gronder, ne jamais frapper
- Proposer et rediriger plutôt qu’interdire et empêcher
- Gérer les interactions avec les enfants : Les enfants ne perçoivent pas les signes de tension ou de mise à distance émis par le chat. Ils peuvent vite envahir l’espace vital de l’animal, ainsi que son intégrité physique, crier fort, voire lui faire facilement mal. C’est l’enfant qui doit être éduqué à respecter l’animal. En aucun cas on ne punit un chat qui a feulé, griffé ou mordu alors qu’il se faisait balloter, agressé ou malmener : le chat ne peut pas « apprendre » à ne pas se défendre.
- Être présent pour le chat. La croyance selon laquelle on peut laisser un chat d’intérieur seul plusieurs jours sans visites est totalement erronée. Frustrations et anxiété à la clé !
Et recourir aux phéromones de synthèses ?
Un problème pouvant provoquer du stress chez le chat doit être réglé ; tenter d’en camoufler la cause ne le résoudra pas. Inutile de saturer encore davantage le sens olfactif du chat.
Adopter un chat, c’est une rencontre avec un animal sur lequel on ne cherchera pas à prendre le pouvoir, à le faire obéir à des principes, à faire passer nos besoins et nos attentes avant les siens.
Pour offrir du bien-être à notre chat, nous devons parfois renoncer un peu au nôtre.
Et pour aimer les animaux qui vivent avec nous pour eux-mêmes,
il peut être nécessaire de changer de point de vue et d’adopter le leur.
Sources principales : Sonia Paeleman et Gwendoline Le Peutrec Redon,
Comportementalistes spécialistes du chat